Recap deadline des trades (4/4)

Clément Guichard
11 février 2019,
temps de lecture : 6min


Aujourd’hui : Philadelphie, Phoenix, Portland, Sacramento, Toronto et Washington.


Philadelphia 76ers

Avec cinq nouveaux arrivants, les 76ers prennent beaucoup de risques pour être performant dès cette saison et notamment ces Playoffs. Il faut remonter très loin pour retrouver une équipe des Sixers aussi forte que celle-ci.

Déjà l’arrivée de Butler en novembre dernier, avait vu les départs de deux jeunes cadres responsables du développement gagnant des Sixers ces deux dernières saisons (Saric et Covington) mais l’arrivée d’un super joueur au statut rare : un scoreur-défenseur.

L’arrivée de Tobias Harris transforme réellement Philadelphie. Avec quatre stars et un top shooter comme Reddick dans le cinq de départ, les Sixers n’ont rien à envier à quiconque dans la conférence Est, et peuvent même s’amuser à regarder les yeux dans les yeux le top de l’Ouest.

Il a fallu lâcher beaucoup de tours de draft et de joueurs pour avoir la privilège du retour qu’a obtenu Phila dans l’échange avec les Clippers.
Mais en regardant de plus près, Chandler et Muscala avaient des rôles limités, tandis que les futures tours de draft, même le 1er tour de Miami, ne sont plus des actifs qui intéressent beaucoup Philadelphie actuellement. Seul Shamet peut être considéré comme une perte significative, tant sa saison rookie présentait des réels motifs d’espoir pour le futur.

Mais en contrepartie Philadelphie récupère Harris, une superstar en construction et qui est un des joueurs les plus efficaces de la ligue cette saison; Marjanovic, une rotation intérieure de qualité et trop souvent sous estimée; et Mike Scott, un poste 4 shooter, capable de coups de chaud mémorables.

L’arrivée de James Ennis pour une bouchée de pain (le droit pour Houston d’échanger leur 2nd tour de draft 2021 avec celui des Sixers de la même année) renforce un banc qui en avait bien besoin. Idem pour Malachi Richardson, même si ce dernier ne devrait pas avoir beaucoup d’opportunités pour jouer.

Pour couronner de succès cette deadline, les Sixers ont réussi à se débarasser de l’épine dans le pied que représentait Markelle Fultz, tout en récupérant quelque chose. Il était sûr que Fultz ne rejouerait plus pour Philadelphie et on se demandait si le plus simple n’était pas de le couper étant donné la faible valeur marchande qu’offrait sa situation si particulière. Sans casser des montagnes, Phila est parvenu a approfondir son banc avec la venue de Simmons, qui avait besoin d’un nouveau départ après une première partie de saison décevant à Orlando, et à récupérer des tours de drafts qui pourront compléter de futures trades ou réaliser des belles surprises à la draft. Pas mal pour un mec qui ne jouait plus, non ?

Surtout, Philadelphie se met en position pour dépenser allégrement l’été prochain. Seulement 5 contrats sont garantis pour l’année prochaine : Embiid qui a resigné en 2017, Ben Simmons, Zhaire Smith et Jonah Bolden qui sont sur leurs contrats rookies, et Jonathan Simmons qui a encore $1 millions garantie sur son contrat l’année prochaine. Cela représente à peine $40 millions (dont 27 pour Embiid).

Butler et Ennis possèdent tous les deux des options joueurs. Butler devrait la refuser et Ennis l’accepter (moins de $2 millions).

Les Sixers sont en excellentes positions pour resigner qui ils veulent : Butler ou Harris en priorité, puis Reddick ou encore McConnell. Ou peut-être tenteront ils d’attirer un gros joueur agent libre extérieur à Philadelphie (Kawhi, Durant ?). Jouer avec Embiid et Simmons est un argument précieux et de valeur.

Phila s’est mis la pression pour ces Playoffs. Une sortie au premier tour serait une énorme déception et un échec cuisant vu l’effectif. Mais peu importe ce qu’il va se passer, les Sixers sont prêts pour l’avenir et cet été.


Phoenix Suns

Phoenix a cherché à poursuivre sa construction sans se ruiner tout en rajeunissant encore un peu plus l’effectif.

Ellington a accompagné Tyler Johnson dans un soucis d’équilibre des salaires avec Ryan Anderson. Mais il a été coupé dans la foulée et a rejoint Detroit.

Récupérer Johnson permet à Phoenix de mettre en place, au côté de Booker, un joueur qui sait défendre et montre une dépense d’énergie sur le terrain bien supérieure à la moyenne. C’est bien de ça dont on besoin les Suns : des mecs qui se crèvent sur un terrain et qui montrent l’exemple à cette ribambelle de jeunes bien souvent trop soft.

Se séparer de Ryan Anderson semblait logique étant donné son salaire ($20 millions cette saison et 15 la prochaine) et son profil. Il est un vétéran intérieur/ailier, shooter unidimensionnel, qui n’apporte aucune garantie en défense à une équipe de Phoenix qui désespère de trouver un peu de solidité défensive, et possède plein de jeunes à développer à l’intérieur ou à l’aile.

C’est toujours loin d’être suffisant pour espérer quoi que ce soit, mais au moins c’est cohérent et montre une volonté de construire autre chose qu’un amoncellement de jeunes talents.


Portland Trailblazers

L’arrivée de Rodney Hood est le point majeur de cette deadline du côté de Portland.

Récupérer un Hood, complétement perdu et démotivé à Cleveland permet à Portland de renforcer sa profondeur de banc à l’extérieur. Son profil de scoreur polyvalent apporte un profil différent de ceux déjà présents (Curry, Turner, Layman…) et pourra se révéler précieux en Playoffs quand les défenses se resserreront.

Cleveland souhaitait s’en séparer et Portland a pu en profiter pour l’acquérir à un prix relativement faible. Stauskas et Baldwin était hors rotation depuis le début de la saison (Stauskas a un peu joué mais sans grande réussite) et les seconds tours de drafts risquent de bien peu peser dans le futur.

L’échange Labissière – Swanigan risque de rester anecdotique. Si chacun des deux joueurs espèrent se relancer avec ces nouveaux départs, il est peu probable que Labissière trouve un peu de temps de jeu dans l’effectif bien fourni et hiérarchisé des Blazers.


Sacramento Kings

Sacramento a apporté des touches intelligentes à son effectif tout en travaillant sur leur cap space pour l’été prochain.

Récupérer Barnes diversifie les solutions offensives de Joerger. Barnes est un excellent complément au backcourt Fox/Hield. Il peut se créer lui-même tout en sachant remplir le rôle de shooteur, comme il l’a fait aux Warriors. Son vécu en playoffs et son titre de champions NBA qu’il a acquis avec Golden State va apporter une expérience significative à un effectif des Kings très jeune.

Il sera plus à même de compléter le duo Fox/Hield que Justin Jackson qui restera la déception de ces deux dernières années à Sacramento.

Burks va aussi pouvoir apporter son scoring et son expérience depuis le banc. Après quelques mois dans le cauchemar de Cleveland, il se retrouve dans la situation de jouer pour gagner une place en playoffs. En fin de contrat cet été, cela devrait l’aider à se remettre à l’endroit pour trouver une équipe pour l’année prochaine.


Toronto Raptors

C’est Toronto qui signe le plus gros coup de cette deadline en s’offrant les services de Marc Gasol.

En instance de départ depuis l’annonce des Grizzlies que les pourparlers d’échange pour Conley et Gasol étaient ouverts, il était quasi-sûr que Gasol partirait avant la deadline.

Les Raptors annoncent la couleur : ils misent tout sur cette saison. Avec Leonard et Gasol possiblement agents libres l’été prochain, Toronto parie sur une grosse fin de saison et un excellent parcours en Playoffs pour convaincre ces deux all-star de rester.

Niveau terrain, cette acquisition est superbe. Gasol est un des pivots les plus complets de la ligue et peut s’adapter à beaucoup de différents rôles : scoreur, passeur, shooteur, rebondeur, défenseur…ses valeurs collectives vont faciliter son intégration dans l’équipe et dans son rôle. Le trio Gasol – Ibaka – Siakam dans la raquette a de quoi inquiéter le reste de la conférence Est.

Si les Raptors prennent ces risques, c’est aussi parce que, comme pour Leonard l’été dernier, le prix à payer pour obtenir Gasol a été abordable. Valanciunas avait montré ses limites dans le rôle que Toronto pouvait lui donner. Tandis que Miles et Wright ont été très décevant depuis le début de la saison. Ils ont vu leurs rôles baisser au fil de la saison jusqu’à finir par un temps de jeu famélique ces dernières semaines. Le second tour de draft de 2024 ne devrait pas trop manquer aux Raptors, peu importe comment cela évolue ces prochains mois, avec ou sans Gasol et Leonard.

Pour le reste, Toronto tente d’économiser financièrement ce qui peut encore l’être. Les envois de Monroe à Brooklyn et de Richardson à Philadelphie avec les tours de draft associés respectent cette logique. L’équipe qui possède du salary cap à dépenser rachète un mauvais contrat pour obtenir le tour de draft pour presque rien. Et Toronto, l’équipe vendeuse, allège sa masse salariale en virant des contrats de joueurs qui ne jouent pas.

En quelques mois, les Raptors viennent de monter la meilleure équipe de son histoire. A voir si les résultats vont suivre en Playoffs.


Washington Wizards

Washington fait de grosses coupes dans les charges et les salaires.

En se séparant de Porter, Washington se dégage d’un contrat qui s’étend jusqu’en 2020-2021 et qui coûte près de $28 millions par an. Avec les contrats de Wall et Beal, ces trois là auraient coûté environ 92 millions la saison prochaine, soit près de 90% du salary cap…aie.

Porter est un très bon joueur, mais ce contrat beaucoup trop élevé pour son niveau risque de continuer à être un problème jusqu’à son expiration. L’arrivée d’Ariza en décembre, laissait suggérer que les heures de Porter dans la capitale était comptées.

En retour, les Wizards récupère deux jeunes talents aux contrats expirant cet été. Parker a longtemps été vu comme un futur grand, mais ses deux blessures aux ligaments croisés antérieur du genou gauche, ont sensiblement réduit son potentiel. Portis a montré de belles choses à Chicago mais il n’a jamais réussi à s’imposer dans une équipe des Bulls qui désespéraient de trouver des talents en son sein. Washington pourra choisir de les garder ou pas cet été. Portis sera un agent libre restreint. Une chose est sûre, Parker ne pourra pas prétendre au salaire que lui a donné Chicago ($20 millions) l’été dernier.

L’échange de Markieff Morris, qui était en fin de contrat cet été, contre Wesley Johnson et son salaire plus faible, permet aux Wizards de réaliser des économies sur sa masse salariale dès cette saison. Les arrivées de Parker et Portis, deux postes 4, ne pouvaient que s’accompagner du départ de Morris. Il a depuis été coupé par les Pelicans et a signé à OKC.


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